Signification de l'Adriatique nord en vue de la connaissance des poissons pélagiques

Authors

  • Tomo GAMULIN

Abstract

       Le vaste golfe de l'Adriatique nord, borné du côté oriental yugoslave par la péninsule d’Istrie, et au nord et à l’ouest par les côtes italiennes, est caractérisé par sa faible profondeur et pàr des conditions hydrologiques et biologiques particulières. Ces dernières se manifestent principalement dans la richese du monde marin vivant et surtout par l’abondance des pêches de la sardine, du maquereau, de l’anchois et du sprat (Sardina pilch., Scomber scomber, Engraulis encr., Clupea papalina). De nombreuses particularités de ce golfe ont été déjà remarquées au siècle dernier, mais, pourtant, jusqu’à ce jour, nous ne savons que très peu ou à peu près rien sur les poissons mentionnés de cette région. Etant donnée que les mémes espèces sont pêchées aussi le long de la côte orientale de l'Adriatique, et dans des conditions notablement différentes, une connaissance plus aprofondie de cette région serait aussi d’une importance capitale pour les poissons pélagiques.

        La modernisation de la flotte de pêche permet aujourd'hui de pêcher aussi en haute mer, de l’Istrie jusqu’aux côtes italiennes, ce  qui a mis en évidence une régularité déterminée dans la répartition des lieux de pêche de la sardine, du maquereau, de l’anchois et du sprat. (Fig. 1).

       On capture la sardine de 6 à 8 milles de distance des rivages de l'Istrie, et exceptionnellement, jusqu’à 12 milles. 

       Le maquerau, c’est-à-dire, le gros de ses lieux de pêche s'étend de 3 à 12 milles environ des côtes, rarement un peu plus loin.

       L'anchois se pêche exclusivement au large de 10 à 20, et jusqu'à 35 milles des côtes d’Istrie. 

       Le sprat occupe la région la plus occidentale, à proximité des côtes italiennes.

       Tout ce qui vient d’être mentnonné se rapporte à la majorité des lieux de pêche, car on peut, par exemple, citer des prises assez abondantes de maquereaux et d’anchois plus près de l’Istrie, ou de sardines, plus au large.

       Qu’est-ce qui conditionne une telle répartition de l’espàce vital de chacune des espèces ou de leurs lieux de pêche? En cherchant à répondre à cette question nous avons été étonneés de constater que nous savons très peu de chose sur la région en question des points de vue hydrographique et planctonique en particulier.

        Les facteurs les plus importants, qui pourraient avoir une signification déci­sive pour les déplacements des poissons pélagiques et la répartition de leurs lieux de pêche, sont, sans aucun doute, les facteurs hydrographiques. Aussi, les recherches sur la ponte de la sardine près de Rovinj et Pula (G a - m u l i n, 1953), ont-elles contribué à une meilleure connaissance de la relation de ce poisson avec la température de l’eau de mer et, par conséquent, de ses déplacements, données que n'aurait pu nous fournir la seule connaissance des conditions régnant sur la côte orientale de l'Adriatique.

       Quant au maquereau  L i s s n e r (1939) suppose que pour se rendre sur les frayères il quitte les lieux de pêche des parages de l’Istrie, sans toutefois fournir es données à l'appui. Le fait que les aires de ponte du maquereau n’ont pas encore été découvertes, alors que ses oeufs et ses larves ont été depuis longtemps notés pour le Kvarner, de même que le fait que le maquereau apparaît sur les lieux de pêche assez longtemps avant la sardine, laissent pressentir, chez ce poisson, une relation particulière avec la température de la mer. L’anchois et le sprat présentent aussi des particularités qui leur sont propres, mais tout ce que nous en savons est encore plus pauvre. Il suffit de mentionner la reproduction de l'anchois dans des conditions hydrographiques spéciales (Fig. 1, Table I), ou la pêche au sprat pendant la saison froide de l'année et paffois même en plein été et ceci, peut-être même, sur les mêmes positions!

       Tout ce qui vient d’être exposé montre clairement qu’un travail complexe, en tenant compte des conditions hydrographiques et planctologiques, ainsi que des espèces mentionnées-serait une des prancipales tâches qui incomberait aux chercheurs dans le vaste golfe de l'Adriatique septentrionale.

Published

15.12.1964

Issue

Section

Symposium of Yugoslav oceanographers, Split, 16 and 17 october 1962