Végétation des diatomées pélagiques de l'Adriatique moyenne

Authors

  • Tereza PUCHER-PETKOVIĆ

Abstract

       En Adriatique moyenne, on trouve une végétation de Diatomées relativement riche, surtout la flore des mers tempérées. La participation des élements boréales - arctiques et tropiques est moindre, avec un temps déterminé d’apparition en Adriatique.

       Pour la région explorée sont caractéristiques les poussées hivernale, printanière et automnale de phytoplancton. L’épanouissement hivernal, en haute mer, commence plus tard que dans la ceinture côtière et il est limité à une plus courte période de temps. L’épanouissement printanier, n’est pas - à notre avis - lié à une période exacte d’apparition, et se manifeste, d’ordinaire, par plusieurs montées successives du phytoplancton. Quant à l’épanouissement automnal, nous considérons qu’il est de règle en Adriatique, mais par suite de sa brève durée, il passe parfois inaperçu. On confirme l’hypothèse  d’E r c e g o v i ć (1936) sur l’existence d’un cycle uniforme saisonnier du phytoplancton le long de la côte orientale de l’Adriatique, hypothèse qui serait valable pour l’Adriatique tout entière.

       Nous avons pu établir l’existence de fluctuations annuelles de la densité du phytoplancton. L’anneé 1959/60 a été beaucoup plus pauvre que 1956/57 et 1961/62, ce qui s’est répercuté dans la zone côtière, les canaux et la pleine mer.

       La pleine mer est environ 10 fois plus pauvre que la zone côtière, et les canaux 4 à 5 fois.

       Dans la production de l’Adriatique moyenne, les Diatomées représentent le groupe phytoplanctonique le plus important, et leur cours annuel dans ses lignes principales modèle la forme de la courbe du phytoplancton.

      Dans la baie de Kaštela, toutes les poussées du phytoplancton sont exclusivement diatomiques; dans les canaux et en pleine mer ce sont souvent aussi les Coccolithophorides qui les caractérisent.

      Dans le cycle végétatif des Diatomées, on distingue deux phases: une phase d’accroissement des Diatomées dans l’ensemble du phytoplancton, qui dans ses traits principaux coïncide avec la période plus froide de l’année et une phase de régression qui correspond plus ou moins à la période plus chaude de l’année.

      La ceinture côtière, les canaux et la pleine mer sont caractérisés chacun par un pourcentage différent de participation des Diatomées - le plus faible pour la pleine mer.

     On a établi que la composition des Diatomées étant soumise aux fluctua­tions les plus fortes, on en a conclu que, de tous les groupes, elles sont les plus sensibles aux changements des conditions du milieu.

     On a identifié les Diatomées dominantes de la période plus froide et de la période plus chaude de l’année.

      Pour la production de l’Adriatique moyenne les plus importantes sont les espèces du genre Chaetoceros, Thalassiothrix frauenfeldi, Bacteriastrum delicatulum, et certaines espèces du genre Rhizosolenia et Coscinodiscus, Nitzschia seriata, Leptocylindrus adriaticus et Hemiaulus haucki.

     Quant à la distribution verticale des Diatomées on conclut que la très faible salinité des eaux superficielles de la baie de Kaštela est la cause indirecte de la concentration des Diatomées en surface, la plus grande partie de l’année. En automne seulement, à l’époque de l’apparition de l’homothermie et de la distribution uniforme de la salinité, et au printemps, lors de l’installation de la stratification de température et de salinité, elles sont distribuées à peu près uniformément dans toute la colonne d’eau. En haute mer, les Diatomées sont plus ou moins uniformément distribuées sur toute la profondeur avec une légère tendance à l’accumulation dans la couche d’eau au voisinage du fond.

      On a trouvé un rapport inversement proportionnel entre la présence des Diatomées et la température de l’eau de mer.

      On a établi que les Diatomées sont distribuées de telle manière que le plus haut pourcentage est atteint à une densité de l’eau de mer δ t = 28,4. D’où la preuve que la salinité n’a une influence sur les Diatomées qu'à travers la densité.

     Une relation de cause à effet a été observée entre les quantités de phytoplancton et les phosphates.

     Dans la région la plus riche en silicates le pourcentage de participation des Diatomées est le plus élevé.

    On a trouvé un rapport inversement proportionnel entre les quantités de phytoplancton et la transparence de l’eau.

    On conclut que des précipitations plus abondantes en 1959/60 qu’en 1956/57 et 1961/62 ont une influence défavorable sur les conditions d’éclairement et, indirectement, sur la densité des populations et qu’il faut y chercher la cause principale des fluctuations du phytoplancton, et, par contre-coup, des Diatomées.  

      Les quantités de phytoplancton sont à peu près 10 fois inférieures à celles de la Méditerranée.

      La pauvreté de l’Adriatique a été aussi confirmée par les résultats des mesures directes de la production primaire (C v i i ć, 1963, 1964) et des quan­tités de sels nutritifs (B u l j an, 1964).

     Des épanouissements des Diatomées relativement hixuriants caractérisent la zone côtière de l’Adriatique moyenne, aux époques où leur densité devient parfois plus de 40 fois plus forte. Pendant les poussées ont dominé une seule ou un petit nombre d’espèces, appartenant le plus souvent au même genre.

Published

15.12.1966

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