Les masses d'eau de la mer Adriatique
Abstract
En utilisant 10.000 données environ de température et de salinité, qui ont été rassemblées de 1911 à 1914, et de 1948 à 1958, on a déterminé d’ après le diagramme T-S et les moyennes de température et de salinité, les caractères de l’ eau de l’Adriatique septentrionale, moyenne et méridionale. Dans chaque région, on a exploité deux coupes. On a en outre employé une autre coupe à travers le détroit d’Otrante et une en mer lonienne.
On a trouvé dans ces trois régions des différences de caractéristiques entre une période de forte salinité et une période de faible salinité. Ces deux aspects se manifestent différemment d’une sasion à l’autre et alternent par longues périodes de plusieurs années successives.
En Adriatique nord, les années salinité supérieure sont caracterisées en hiver par une eau de densité σt > 29,3 et en été par une pycnocline moins développée, des températures superficielles plus basses et des écarts verticaux de la variation de température plus faibles.
En Adriatique, les années de salinité faible se caractérisent en hiver par une densité ot < 29,3 et en été, par une pycnocline plus développée et des écarts verticaux des variations de température plus forts.
En Adriatique moyenne, les années de salinité élevée sont corrélatives de températures plus hautes en hiver, et en été, d’ écarts verticaux des variations de température plus faibles. Les années de salinité inférieure sont caractérisées en hiver, par des températures plus basses et en été, par des écarts verticaux de température plus forts. Des différences semblables ont été aussi notées en Adriatique méridionale, entre les années de l’ un et l’ autre type (plus salé - moins salé).
D’ après les moyennes globales (pour une période de plusieurs années) on a, pour chaque région, défini les deux groupes de caractéristiques de l’ eau Adriatique.
Une étude des fluctuations hydrologiques annuelles a montré que le minimum de salinité se produit au printemps et le maximum en automne en Adriatique moyenne et méridionale.
Les 4 types d’ eau identifiés en Adriatique, ont été définis et leur région d’ origine délimitée:
- L’ eau S - (T = 11 °C et S = 38,5‰), se forme dans le nord de l’Adriatique pendant les hivers de salinité plus forte.
- L’ eau M - (T = 12 °C et S = 38,2‰), se forme dans les parages de la fosse de Jabuka pendant les hivers de salinité plus faible.
- L’ eau J - (T = 13 °C et S = 38,6‰), se forme dans la région de la fosse sud-adriatique pendant les hivers de salinité inférieure.
- L’ eau A - (T = 14 °C et S = 38,7‰), représente l’ eau de la zone intermédiaire de la Méditerranée orientale et pénètre par apports périodiques en Adriatique. A l’ apparition de cette eau en Adriatique est lié un accroissement de la salinité de l’ eau de cette mer.
On etudie la distribution de chacun d’ eux au cours des saisons et on la met en relation avec le régime de la circulation en Adriatique, en tenant compte de la connaissance des courants de densité dans la nappe superficielle.
Les hivers de salinité faible, on observe en général une faible circulation: ils sont donc favorables à la formation de types d’ eau déterminés. Les hivers de salinité élevée sont caractérisés par un courant de surface entrant en Adriatique bien affirmé et par un apport d’ eau sud-adriatique (J) en Méditerranée, dans la couche au voisinage du fond. Le courant en sens inverse dans la couche intermédiaire est moins marqué bien qu’ il y ait cependant un mouvement d’ eau J vers l’Adriatique moyenne, dans cette couche.
Les étés de salinité plus forte, le courant de surface sortant de l'Adriatique est moins puissant et il n’y a pas non plus de mouvement d'eau J dans la couche au voisinage du fond, vers la Méditerranée. Il existe pourtant une ingression notable d’eau A méditerranée dans la zone intermédiare de l’Adriatique tout entière.
On a évalué également le transport du flux d’ eau en Adriatique septentrionale, moyenne et méridionale, au cours de périodes diverses, et il a été prouvé que le flux d’ eau à travers l’Adriatique moyenne est, durant les hivers prouvé que le flux d'eau à travers l'Adriatique moyenne est, durant les hivers de forte salinité, jusqu’ à 30 fois plus important que durant les hivers de faible salinité.
On s’ est arrêté spécialement à la dynamique des eaux intermédiares considérée par rapport à l’ ingression d’ eau A en Adriatique.
L’ auteur pense que l’ arrivée d’ eau A en Adriatique est liée à la montée des eaux intermédiaires plus salées dans le canal d' Otrante et son absence à la plongée de ces mêmes eaux. Ce phénomène est mis en relation avec la forme des isohalines sur la coupe longitudinale de l’Adriatique, au cours de différents hivers.
On a montré tous les phénomènes en relation avec la modification du taux de salinité de l’ eau en Adriatique. On a fait des schémas représentant la distribution des types d' eau et la circulation en Adriatique pour les étés et les hivers de salinité plus forte et pour ceux de salinité plus faible. Il a été démontré comment, à partir des caractéristiques déterminées pour une coupe donée, on peut déduire celles de l’ eau de l’Adriatique tout entière.